LES MOTS PROPRES
MONTAGNE. La montagne est posée sur le sol. De toutes ses mains et ses gueules noires, la montagne est née du sous-sol.
MOTS. Nommer pour mieux délimiter mon territoire, mes champs du quotidien où les mots propres, comme des outils, se définissent à l’usage et se modifient avec l’âge. Les mots propres et souvent les mains sales pour être à soi, loin des sols abandonné
NANTES. Quand je reviens à Nantes, je contemple la Loire et je me sens bien au bord du monde.
NEIGE. Sur les routes et les trottoirs, sous les roues et les chaussures, la neige est sale.
NORD. Pour l’amour de la bière et de la brique.
PARQUET. Encaustiqué et astiqué, le parquet est le miroir de la maison.
PAYSAGE. À pied, à l’œil, de près, de loin, je vis le paysage.
PIEDS. La terre est parfois ferme, brûlée, remuée avec le ciel ou encore promise. Elle est surtout là, sous nos pieds, Sainte et à protéger.
RINCER. De l’eau nouvelle qui coule sur la vaisselle.
ROUBAIX. Des murs de briques pour les maisons et les fabriques. Des murs de briques pour vivre et travailler.
SABLE. Gros grains, grains moyens, petits grains dans mes chaussures et poussière dans mes chaussettes.
SÉJOUR. Le bonheur des jours sur place.
SÉOUL. Un fleuve, des montagnes. Des buildings et des petites maisons de bois. Des églises, des temples et des écrans géants. Des voitures et encore des voitures, Séoul polluée. Et des néons, des néons, des néons, Séoul illuminée.
SERPILLIÈRE. Étendue sur le balai-brosse contre le mur, la serpillière perd son eau de rinçage pour mieux se reposer d’avoir lavé les sols de la maison.
SIESTE. Le repas est passé, ce n’est pas l’heure de travailler.
SISYPHE. Quand je serai grand, j’aiderai Sisyphe à se reposer.
SOL. Mon corps vit sur le sol une gravité apaisante. Être assis et contempler l’horizon. S’offrir du temps, le temps du repos. Oublier les sols négligés, oublier la terre qui recouvre les proches enterrés. Être au sol reposé.