LES MOTS PROPRES
SURFACES. Naturelles, elles sont toujours belles.
SUR-SOLS. Les sols ne sont pas toujours beaux, alors j’imagine des sur-sols.
TAPIS. Posé, suspendu ou retenu au bord de la fenêtre, le tapis est prêt à s’envoler, allégé de la poussière et des miettes de l’appartement.
TERRAIN VAGUE. Au pied de la vieille ville de Lublin et en bordure du cimetière catholique, deux grandes étendues, entre espace de passage et espace clos. Deux terrains vagues. Le vieux quartier juif, disparu. Le grand cimetière juif, disparu.
TERRE. Quand je suis étranger, loin de chez moi, je suis toujours sur l’arrondi de la terre.
TOMBE. Debout, au bord du trou qu’on n’a pas creusé, on s’éloigne toujours avant que la terre soit replacée. Sur le cercueil des miens, je reposerai la terre.
TRAVAIL. Astiquer, balayer, curer, déblayer, dépoussièrer, encaustiquer, éponger, essuyer, filmer, frotter, jeter, laver, nettoyer, nommer, patiner, photographier, protéger, racler, ranger, rincer, serpiller. J’ai envie de me reposer.
VIE. L’art oui, mais la vie encore plus.
VILLE. Sous les épaisseurs de la ville il y a les anciens habitants, qui ne manquent pas de déranger les vivants quand il faut, ici, construire un magasin, ou là, creuser un parking souterrain.
VIN. À trente-cinq ans, ma route des vins : Muscadet, Savennières, Quart de Chaume, Coteaux du Layon, Bonnezeaux, Coteaux de l’Aubance, Saumur-Champigny, Chinon, Vouvray, Jasnières, Quincy, Sancerre, Châblis, Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Pommard, Volnay, Chassagne-Montrachet, Mercurey, Margaux et le Porto.
VIVANT. Je suis avec plaisir.
VOYAGE. Des chemins, des rues, des routes, des régions, des pays, en car, en train, en avion, pour marcher, regarder, travailler et pour aimer.
ZEN. Essuyer la table, laver la vaisselle, balayer les places, fermer le gaz...