Les petites fleurs de l’Apocalypse

À l’invitation du Domaine national du Château d’Angers et de son administrateur Hervé Yannou, Régis Perray, artiste nantais, réalise un ensemble de fleurs en papiers peints, inspiré des motifs végétaux visibles sur la tapisserie de l’Apocalypse.
Apocalypse. Le terme est souvent associé aux horreurs de la Grande Guerre tant les souffrances humaines décrites dans le texte et montrées sur la tapisserie trouvent écho dans ce terrible conflit.
Mais le sens premier du mot Apocalypse est Révélation, celle d’un monde nouveau, meilleur. C’est ce que Régis Perray veut lui aussi signifier avec cette évocation de la repousse des fleurs sur les champs de bataille et dans les tranchées après quatre ans d’épouvantables destructions.
Tel un jardinier du Centenaire de la fin de la guerre (2018), il cueille des fleurs de la tapisserie, les adapte au support du papier peint : elles sont bien rangées pour perdre le moins de papier possible, un peu comme un cahier de découpage pour les enfants.
Puis ce Serial Flowers les individualise pour les faire pousser, surgir, apparaître en bas des murs, comme un champ de fleurs.
Elles se diffusent dans le château puis vont fleurir ailleurs : Besançon, Nantes, Rennes, Roanne, Barcelone, Locquirec, Caen, Miami, Veurne... et au gré des pérégrinations de l'artiste, dans l’espace public, les musées, les centres d’arts, les lieux de Mémoire des guerres passées, chez des particuliers...
Ce projet est réalisé avec le concours de l’atelier d’Offard, créé par François-Xavier Richard, ancien étudiant de l’École des Beaux-Arts d’Angers, fabricant de papiers peints à la planche à Tours.

Nantes

Dans le cadre de mon projet Les petites fleurs de l'Apocalypse, réalisé à l'invitation du Domaine national du Château d'Angers et avec l'Atelier d'Offard, je rends hommage aux familles Nantaises, arrêtées entre le 15 et le 20 juillet 1942 parce que Juives. Elles seront déportées sans retour, en grande partie le 20 juillet 1942 par le convoi n° 8, d'Angers vers Auschwitz (827 déportés, 14 survivants à la Libération).
Régulièrement, à partir de cette triste date anniversaire de juillet 1942, je déposerai une petite fleur aux pieds de leurs habitations, pour chaque membre de ces familles. Pour les enfants, les femmes et les hommes dont je n'ai pas retrouvé l'adresse dans les archives, une petite fleur poussera ici et là dans les rues de notre ville.